Kaméléon Big Band : Articles de presse

De toutes les couleurs (DNA, 15/10/2013)

Ils devraient être invités à tous les salons du bien être, et on pourrait finalement n’inviter qu’eux.

Car la musique du Kaméléon Big Band, qui avait rempli le Badhus samedi soir coule dans les veines comme du nectar d’Ambroisie : « Sweeter than wine », aurait dit Jimmie Rodgers ou Lou Reed. Elle économise de surcroît de longs voyages en transposant à Kaysersberg Vanguard Village, Blue Note ou même le New Morning.
La composition à peu près complète du groupe de 17 hommes et trois femmes –clavier, contrebasse, 7 saxos dont le chef, trompettes, trombones, guitare, percussions- permet en outre une large palette de couleurs comme le suggère l’intitulé, bien que la dominante soit évidemment le blue(s).
La variété est dans la continuité. Elodie la chanteuse de la formation attend un heureux événement, sa naturelle inclination pour ces musiques lui permettra d’assurer un morceau sur deux, et bien sûr, The girl of Ipanema, c’est elle, tout comme whenn I fall in love de Nat King Cole qu’on retrouvera un peu plus tard dans Orange Coloured Sky. Presque classique, « un peu triste » selon Pascal –mais non, mais non- Crystal Silence, en fait une étonnante composition de Chick Coréa permet à la flûte traversière de Nathalie, par ailleurs en renfort aux drums, de dialoguer pleinement avec le clavier.
Et si le public des plus jeunes aux « seniors », car le jazz est fédérateur, bouge sur sa chaise, la communion sera parfaite pour le Libertango d’Astor Piazzola, qui fera troquer à Jean-Martin son trombone contre un accordéon, et sur lequel Guy Marchand a plaqué un texte de manière convaincante : « Moi je suis tango, tango ». C’est son « hymne » confiera Pascal Steffanut, le saxo-chef après ce concert qui a duré une heure et demie, trop courte, et qu’Elodie parachèvera d’un swing récemment renouvelé par Arielle Dombasle.
De vrais artistes, passionnés, modestes et disponibles…